L’Institut Italien de Culture et le Musée Marguerite-Bourgeoys de Montréal, à l’occasion de l’exposition “Jérusalem universelle” (5 dicembre 2018-19 mai 2019) et en collaboration avec l’Archivio Provinciale Aracoeli-Storico dei Frati Minori della Provincia di S. Bonaventura, la Pontificia Università Antonianum de Rome, lo Studium Biblicum Franciscanum de Jérusalem et le Centre d’études médiévales de l’Université de Montréal, a le plaisir de présenter la conférence de Gabriele Giannini intitulée “Questi sonno e viagi ke debbono fare li pelegrini ke vanno oltramare (…) e che può fare ciascuna persona stando nela casa sua’: pèlerinage, flânerie ou méditation?”.
Lundi 29 avril 2019, 19h30
Marguerite-Bourgeoys Museum
400, rue Saint-Paul Est
Vieux-Montréal
Info 514 282-8670
Les guides de Terre sainte traduits du latin ou composés en français au xiiie siècle posent un problème majeur d’interprétation qui engage, bien entendu, la distance qui sépare l’homme du xxie siècle de celui du Moyen Âge, leurs perceptions et pratiques respectives: quelle fonction convient-il d’attribuer à ces courts et modestes textes en prose vernaculaire qui pullulent dans les manuscrits du Moyen Âge? Doit-on accorder du crédit à leur ton prescriptif et à leur ambition de guider le pèlerin sur les routes de Palestine (itinéraires, distances, sanctuaires, etc.)? Ou bien le cumul des épisodes évangéliques dont le souvenir est suscité par tel ou tel autre lieu ou objet sacré, leur libre association et leur intense exploitation sont-ils la marque d’un déplacement de la fonction de ces textes à la longue et vénérable tradition?
Gabriele Giannini s’est formé et a travaillé aux universités de Bologne, Rome La Sapienza et Göttingen, avant de rejoindre l’Université de Montréal, où il enseigne la philologie romane depuis 2012. Ses centres d’intérêts – la diffusion de la littérature française en Italie au Moyen Âge, les récits apocryphes en langue d’oc, les textes émanant de l’Orient latin à l’époque des croisades – tournent tous autour de la matérialité de la transmission des textes médiévaux, à savoir les manuscrits. Ceux-ci demeurent aussi au centre des recherches consacrées à ces petits textes en français, sans prétention, qui se veulent des guides de Terre sainte à l’intention des pèlerins du xiiie siècle, mais qui fonctionnent également à merveille comme leviers de voyages en chambre.